16 500 km à vélo – par Bertrand Lemeunier

SUIS-JE PRÊT ?
Comment de temps faut-il s’entraîner en vue d’une telle aventure ? Trois ans ? Trois mois ? Et pourquoi pas trois jours ? Pour le premier jour de mon entraînement, je parcours 50 km à vélo. Le lendemain, je franchis mon premier 100 km à vie dans la même journée ! Et le jour suivant, je me lance dans une étape de 180 km… J’achève cette longue journée, épuisé, trempé, avec un mal aux f… incroyable, mais aussi heureux. Après seulement trois jours, je comprends que mon mental fera toute la différence pour cette traversée en solitaire. Même si j’avance lentement, un coup de pédale à la fois, je serais capable d’aller loin.
Côté équipements, tout est là, un vélo de cyclotourisme Devinci, des habits Louis Garneau et mes sacoches Arkel contenant le nécessaire de plein air pour vivre en autonomie complète. Merci à ces partenaires logistiques pour les rabais et les dons, quelle chance de collaborer avec eux ! Et côté finance, cela fait des mois que j’économise le moindre dollar. En plus de mes contrats photo, je suis aide comptable depuis un an pour mon ami Claude Morissette. Après la période intense des impôts, je vide mon appartement avec l’aide précieuse de mon ami Claude. Bien que je m’attende au meilleur pour cette expédition, je me prépare aussi au pire. Et pour la première fois de ma vie, à 27 ans, j’écris mon testament. Alors, suis-je réellement prêt ? Je pense que oui.
Finalement, le 11 mai 2007, j’arrive à minuit en avion dans la province de Terre-Neuve. Trois heures plus tard, je rejoins à vélo le fameux Cap Spear, l’endroit le plus à l’Est en Amérique du Nord. Quelle étrange sensation entre l’excitation d’un rêve qui commence et la peur d’échouer ! Je suis étourdi par cette nouvelle liberté. À la force de mes jambes, je m’apprête à traverser le deuxième plus grand pays au monde !


« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
Marcel Proust


SUR LA ROUTE
Pour traverser le Canada depuis St. John’s à l’Est jusqu’à Vancouver sur la côte Ouest, il faut parcourir au moins 7200 kilomètres. Bien que cela soit tentant de prendre le chemin le plus court, je n’y vois pas d’intérêt. En réalité, j’ai prévu mon itinéraire en fonction de mes centres d’intérêt : parcs nationaux, villes emblématiques, capitales de provinces, sites de l’UNESCO, petits trésors cachés ici ou là. J’estime mon parcours à… 16 500 km !
Avant mon départ, plusieurs personnes m’ont averti « En voyageant de l’Est vers l’Ouest, tu vas rouler contre les vents dominants ! ». J’en suis conscient et dès mes premiers kilomètres à Terre-Neuve, je me livre à un combat inlassable contre le dieu Éole. Jour après jour, je finis par m’habituer à sa présence. Je décide de l’accepter, après tout le plus important est d’avancer, même lentement. Après le vent, je dois aussi apprivoiser ma monture de 70 kg. Persuadé que mon plus gros défi sera la traversée des montagnes Rocheuses, il est donc hors de question de poser mes pieds à terre pour marcher dans les « petites » montées de Terre-Neuve. Par ignorance et par orgueil, lorsque les pentes raides se succèdent, je force et je mets l’ensemble de mon poids sur mes pédales. Et sans surprise, après seulement 250 km, je me blesse au genou droit. Cette erreur de jugement m’a valu par la suite bien des montées douloureuses. Bref…
Pendant 28 jours, j’ai eu la chance de découvrir certaines des beautés de l’île sauvage de Terre-Neuve. Ces 2400 premiers kilomètres m’ont aussi permis de vaincre mes peurs et des doutes pour mon premier voyage à vélo. Enfin, j’ai compris que dorénavant, peu importe le sens du vent et les montées à gravir, ce qui compte réellement, c’est POURQUOI j’ai fait ce choix.

« Il y a des jours montueux et malaisés qu’on met un temps infini à gravir et des jours en pente qui se laissent descendre à fond de train en chantant. »
Marcel Proust

COLLECTE DE FONDS POUR LES RÊVES DES ENFANTS MALADES
Résident permanent depuis quatre ans, je souhaite explorer à vélo les dix provinces de mon nouveau pays d’adoption. Et en tant que photographe, cette aventure a pour but de réaliser un beau-livre. En chemin vers mon rêve, je me suis posé cette question : « Peut-être aussi que je pourrais aider des enfants malades à vivre leurs rêves ? » Je me suis alors associé à la Fondation Rêves d’enfants afin d’amasser 1 $ pour chaque kilomètre parcouru à vélo.
Revenons sur les routes du Canada. Donc après Terre-Neuve, j’ai rejoint en bateau la Nouvelle-Écosse, puis l’Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et le Québec. D’une province à l’autre, j’ai rencontré en chemin des enfants malades. John, 14 ans, m’a raconté sa gratitude envers la fondation. La Maman du petit Dave, 3 ans, m’a expliqué que « c’était rassurant de savoir qu’en cas de problème, la fondation était là pour les soutenir » puis aussi Brandon, Kurtis, Shelby, etc. Certains rêvent de jeux d’enfants, d’autre d’un voyage ou d’une rencontre avec leur idole à Hollywood. « La fondation a même réalisé le rêve d’un enfant souhaitant faire de l’aide humanitaire en Haïti », me raconte Annick, coordonnatrice à Québec. Bref, chaque rêve est unique et offre une lueur d’espoir pour combattre la maladie.
Bientôt trois mois que je roule en solitaire. Les prochains kilomètres s’annoncent très différents puisqu’une vingtaine d’ami(e)s me rejoignent à Québec. Toutes et tous ont deux objectifs en tête : pédaler en totalité ou en partie 300 km pour atteindre Montréal et récolter de l’argent pour les rêves des enfants malades. Merci infiniment à ces ami(e)s au grand cœur !

DÉJÀ 7 000 KM EN 100 JOURS…
Après ces trois jours mémorables entre ami(e)s, notre peloton arrive à Montréal. La joie se lit sur tous les visages, l’ambiance est festive et la fatigue semble avoir disparu d’un coup. Ce 19 août 2007 est aussi symbolique pour moi puisque cela fait exactement 100 jours que je suis sur la route et j’ai déjà franchi plus de 7000 km. Je n’en reviens pas à quel point le vélo est une invention incroyable ! Quelques jours plus tard, je reprends la route avec mon amie Liliane qui m’accompagne à vélo jusqu’à Ottawa, la capitale du Canada. Dire que dans un an, si je réussis l’examen de sélection, je deviendrais citoyen canadien !
Après une journée de 190 km, j’arrive épuisé au centre-ville de Toronto, la mégapole canadienne. En ce samedi soir, la vie bat son plein ici, la foule flâne le long du « waterfront », les terrasses sont bondées. C’est bien beau tout cela, mais… où vais-je dormir ? Tard dans la nuit, alors que le calme s’installe, je décide de descendre mon vélo sur un quai sans bateau. J’y déroule mon tapis de sol et mon sac de couchage. Ici au moins, je ne dérange personne et j’espère ne pas être dérangé. Le lendemain, je déambule dans les tentacules de cette ville où la diversité des habitants m’impressionne. La visite du quartier Chinois mérite bien un petit détour ! Par contre, j’avoue qu’à vélo, l’entrée comme la sortie d’une telle métropole relève parfois du chaos.
En quelques jours, je passe d’un extrême à l’autre. Après la frénésie urbaine, je rejoins la tranquillité des forêts ontarienne, je longe également les rives sauvages du lac Supérieur, la plus grande réserve d’eau douce au monde ! Puis je découvre très lentement (contre les vents dominants) toute l’étendue des Prairies canadiennes. « Au milieu de nulle part, on trouve de tout ! » m’explique Ann lors de mon passage en Saskatchewan. Chaque rencontre est riche d’enseignement !

RENCONTRES INSPIRANTES
Connaissez-vous l’expression « When you smile, the world smiles back » ? Un simple sourire est un message de paix, universel, inépuisable et gratuit. À Ship Cove, je fais la connaissance de Stan Tobin après que son chien se soit mis à courir après mon vélo ! Ce village de trois habitants abrite l’un des environnementalistes les plus respectés de Terre-Neuve. Même le NY Times (lien enregistré) a écrit un article sur son combat pour sauver les oiseaux de mer de la pollution aux hydrocarbures.
Également par hasard, je tombe cette fois-ci sur Suzanne Melanson en Nouvelle-Écosse. Ses ancêtres ont fondé le village de Grand Pré en 1680. « L’Acadie, c’est mon identité, mes racines, dit-elle. Je suis très fière qu’elle existe encore, car mes ancêtres ont travaillé tellement fort… » Depuis 2012, « Le Paysage de Grand-Pré » figure même sur la prestigieuse liste des biens culturels du patrimoine mondial de l’UNESCO.
À Thunder Bay, je discute avec la cinéaste Kelly Saxberg et le docteur Ron Harpelle qui préparent alors une série de documentaires intitulée Citoyens du monde. Ces deux humanistes engagés voyagent en Asie, en Afrique et en Amérique latine afin de rencontrer des experts canadiens, des scientifiques et des chercheurs locaux travaillant pour le développement durable.
Et que dire du sourire de Jacky Yenga ! Conteuse, musicienne, danseuse, chanteuse, cette femme enthousiaste aime partager à cœur ouvert la sagesse de l’Afrique. En 2015, Jacky a même présenté une conférence TEDx sur le thème : L’esprit du village. « J’ai la vision d’un monde où nous nous traitons comme une famille, et je crois en un lien universel de partage qui relie toute l’humanité », m’explique cette Camerounaise inspirante.
Quel bonheur de savourer l’instant présent au gré de ces rencontres fortuites !




L’HIVER ARRIVE…
Est-ce que je redoute l’hiver, ses vents glacials et les tempêtes de neige ? Oui et non…
Grâce à mes précédents hivers montréalais, j’ai compris deux choses essentielles pour rouler sur la neige à vélo : ne pas freiner ni changer de directions brusquement sinon, c’est la perte de contrôle assurée ! Sauf que Montréal et les montagnes Rocheuses s’avèrent deux réalités très différentes. Bien que les montées demeurent difficiles, je réalise que ce seront les descentes les plus dangereuses. Au moins à Calgary, j’ai installé des pneus neige (sans clous), mais avec de bons crampons. Je pense avoir les équipements adéquats, pourtant, je reçois chaque jour le même avertissement : est-ce que tu sais qu’il a beaucoup de neige dans les Rocheuses et qu’il peut y faire -40 degrés Celsius ? Finalement, entre Calgary et Hope, j’ai parcouru quelque 1800 km, franchis plus de 10 000 mètres de dénivelé positifs et négatifs.
Oui, il y a eu des moments difficiles, des ascensions épuisantes, douloureuses même à cause de mon genou droit, des nuits glaciales avec mon sac de couchage rempli d’humidité congelée. Des bris aussi, l’armature de ma tente et mon porte-bagages arrière. Et même la gastro en camping d’hiver en plein cœur des montagnes Rocheuses par -20 degrés Celsius ! Bref 34 jours intenses ! J’ai reçu également de merveilleux cadeaux de la vie : à Calgary avec Angela Lovegrove et sa famille, quelques jours à Jasper au gîte de Sherrill Meropoulis avec ses amies japonaises, à Kelowna pour célébrer Noël avec Stéphanie Newell, Chuck et leurs familles. Et même une nuit offerte au Fairmont Château Lake Louise !
Et après une descente hallucinante de plus de 1300 mètres, l’année 2007 s’achève pour moi au village de Hope. Je réalise alors que je suis à moins de 200 km de Vancouver !

« Qui veut gravir une montagne commence par le bas. »
Proverbe chinois




« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »
Albert Einstein

VANCOUVER, UNE FIN DE VOYAGE SURPRENANTE
27 janvier 2008 — Depuis trois semaines, je demeure à Vancouver chez mon amie Élodie Balme et son copain Mathieu Cruypenninck. Mon corps se repose tandis que ma tête se concentre sur les maquettes de mon second livre. Bien sûr, je poursuis ma collecte de fonds pour les rêves des enfants malades. D’ailleurs, cette journée-là, je parle au téléphone avec mon ami Alain Desjardins. Depuis des mois, ce maître d’œuvre de HIBOU Communications m’aide généreusement pour mes relations avec les médias afin de promouvoir la Fondation Rêves d’enfants. Grâce à lui, j’ai eu plusieurs entrevues à la télévision notamment avec Louis Lemieux à RDI, à la radio et de nombreux articles dans les journaux.
« As-tu lu le commentaire reçu sur ton blogue ? » m’interroge Alain. Oui, dis-je avec un petit sourire…
Salut Bertrand,
Je viens de voir ta photo sur la couverture de l’Express du Pacifique (journal francophone au BC). Beau trip et beau projet!! Je suis à Vancouver pour l’hiver et je reviens d’un trip de vélo d’un an en Amérique du Sud. […] J’adore rencontrer d’autres fous du vélo!!
On peut simplement aller prendre un verre, donne-moi des nouvelles là-dessus!!
Bonne route!!! Vanessa
Pas besoin d’en dire plus pour le moment, Alain a bien compris qu’il allait sûrement entendre de nouveau parler de cette charmante Québécoise!
Le lendemain, je prends la direction de Victoria sur l’île de Vancouver, puis de Tofino au bord de l’océan Pacifique. Après quelques jours, ça y est, mes roues laissent leurs traces dans le sable de la plage MacKenzie. Je n’en reviens encore pas d’avoir pédalé plus de 16 000 km en à peine 9 mois. Une chose est sûr, si vous aimez les surprises, vous allez aimer le cyclotourisme !





RETOUR AU QUÉBEC EN PASSANT PAR LES TROIS TERRITOIRES AU NORD
De retour à Vancouver, je prépare mes bagages afin de prendre mon envol pour le Yukon, puis les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et enfin retour au Québec. Pour les prochaines semaines, l’aventure continue, mais de manière différente. Dorénavant, mon vélo fait place à un sac à dos pour transporter tente, sac de couchage, gamelles, réchaud, etc. Quelle surprise de rencontrer autant de francophones dans le Nord du Canada ! Ainsi, grâce au chaleureux accueil de la journaliste Marianne Théorêt Poupart, je découvre certains des joyaux du Yukon : Whitehorse et son décor de ruée vers l’or, mais surtout la fameuse route de l’Alaska pour rejoindre le parc national de Kluane. Magnifique !
Quelque part au fin fond de la forêt, j’ai aussi été charmé par deux petites cabanes en bois rond. Ici, pas d’eau ni d’électricité, mais un sauna ! Sur place, je rencontre Karen et Rémy deux adeptes des bains de neige. Oui, oui, ils aiment se rouler dans la neige en maillot de bain. Je confirme, sensations garanties dès le premier plongeon dans la poudreuse !




Aux Territoires du Nord-Ouest, je ne visite pas de sauna, mais un splendide château de glace durant le Snow King Festival. J’habite non loin de là sur une maison bateau grâce à la gentillesse de Batiste, Alexandre et Becky.
Quelle chance d’assister à Yellowknife aux Jeux arctiques d’hiver (Arctic Winter Games) ! Tous les deux ans, quelque 2000 athlètes du Groenland, de Laponie, de Russie, d’Alaska et bien sûr du Canada s’affrontent dans une vingtaine de disciples. Les jeux Dene et les sports arctiques me fascinent particulièrement. Certains sont acrobatiques comme le coup de pied Alaska, d’autres s’avèrent d’une simplicité étonnante comme le jeu de mains. Quelques heures après ces ambiances festives, les aurores boréales dansent au-dessus des maisons bateaux au Grand lac des Esclaves. Féérique !


« Tout est musique. Un tableau, un paysage, un livre, un voyage ne valent que si l’on entend leur musique. »
Jacques de Bourbon Busset

31 mars 2008, dernière étape de mon voyage, et non la moindre, j’arrive en avion à Iqaluit, capitale du Nunavut. Cela peut paraître banal, mais pour la première fois de ma vie, je contemple un paysage sans aucun arbre. Rien ici pour stopper mon regard vers l’horizon. Rien pour arrêter le vent qui balaie ces collines dénudées. Ce sentiment d’immensité me surprend, me fascine et je réalise alors que je me trouve devant la porte d’entrée du Nord, du Grand Nord.
Dès mon arrivée, je me rends à l’Association des francophones du Nunavut afin de connaître le meilleur endroit pour installer ma tente. La réponse ne se fait pas attendre : « il fait trop froid et il y a des blizzards! » me disent du même souffle Marjolaine, Cynthia et Mathieu. De fil en aiguille, Marjolaine m’invite alors à dormir sur son canapé puis devient ma protectrice du Nord. Pas le temps de s’ennuyer avec l’équipe de l’association, spectacles de musiques, repas communautaire, soirées d’improvisation et tire sur la neige ! Puis, alors que je donne un coup de main à Danielle en vue de la prochaine activité, mon genou droit me remémore mon erreur de Terre-Neuve. Couché par terre, j’appelle « Danielle ! J’ai le genou coincé. » Grâce à son aide précieuse et à celle d’une de ses amies, ce moment douloureux s’achève finalement trois heures plus tard. Oufff…
Avant de quitter le territoire le plus vaste du Canada, je rêve de dormir… dans un igloo! Mes recherches aboutissent à la phrase « Par là-bas ». Là-bas étant la banquise à l’horizon… Sauf qu’un blizzard approche et quelques heures plus tard, je prends conscience de la force de ces vents violents et du refroidissement éolien avoisinant les -45 degrés Celsius. Le lendemain, harnachés de nos sacs à dos, Marjolaine et moi avançons vers le Sud-Est en direction de l’immensité glacée. Finalement, après seulement une heure et demie, nous apercevons la petite silhouette ronde d’un igloo. Avant d’aller plus loin, je dis à Marjo, « peux-tu continuer, je souhaite prendre des photos ? »
Ces trois photos, ces trois ambiances présentent l’un des moments les plus grandioses de mon aventure au Canada. Quelle étrange sensation entre le sentiment de connexion avec l’univers et l’humilité de n’être qu’une goutte dans cette immensité ! Et que dire de ces bons moments avec ma protectrice du Nord, sincèrement merci Marjo !


Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur.
Henri Cartier-Bresson

NAISSANCE D’UN RÊVE
Quand je pense que cette traversée du Canada à vélo est née d’une blague avec mon ami Claude Morissette.
Comment ne pas couvrir d’éloges le vélo ? Évidemment, les bienfaits sur la santé s’avèrent nombreux, c’est aussi le moyen de transport le plus économique, écologique et performant qui soit, mais encore… À mes yeux, je crois surtout que la bicyclette constitue l’une des meilleures méthodes pour se connecter à soi, aux autres et se sentir en harmonie avec la nature.
C’est vrai que sur deux roues, j’ai tout enduré, le vent, la pluie, la chaleur et les tempêtes de neige. D’un autre côté, j’ai tout reçu, une liberté incroyable, les odeurs, les sons, les rayons du soleil, des sourires, des encouragements, des repas, un toit pour dormir, des conseils, des rencontres inspirantes et même de l’argent pour les rêves des enfants malades. Sans hésiter, ma vie n’est plus la même après ce premier voyage à vélo. Je réalise qu’à force de patience et de persévérance, je pourrais faire aboutir n’importe lequel de mes rêves. Il suffit « juste » d’avoir une idée, les bons outils, de s’adapter aux changements et d’être bien entouré. Car même en solitaire, cette aventure fut un fabuleux travail d’équipe avec mes amis, ma famille et de nombreux inconnus dans la rue !
Merci infiniment à toutes les personnes qui ont permis de récolter près de 30 000 $ pour la Fondation Rêves d’enfants. Un merci spécial à mes amis, Alain Desjardins, Claude Morissette, Éric Clément, Robin Simard, France Lebeau, Philippe Leroux, ainsi qu’à mes partenaires ci-dessous.