Depuis des lunes, le peuple Māori t’a surnommée « Te Whanganui-a-Tara, le grand port de Tara ». Certaines personnes te connaissent comme « windy Welly » à cause de tes vents forts et constants. Pourtant depuis 2011, le guide Lonely Planet t’a baptisé « the coolest little capital in the world » tandis que l’univers du cinéma t’acclame comme « Wellywood ». Pour ma part, après ces 14 jours passés en ta compagnie, j’ai envie de t’appeler affectueusement « Te Papa Tongarewa*». À l’image du fantastique musée du même nom, tu représentes pour moi une incroyable « boîte aux trésors*»!
AUX PREMIERS REGARDS
Après trois heures de navigation depuis Picton avec le ferry Inter-Islander, nous approchons de ton port. Je scrute la courbe de tes montagnes tandis que le bateau tangue d’un bord et de l’autre. J’essaye de mesurer alors ta grandeur. Je guette de loin la diversité architecturale de ton waterfront. Enfin, nos roues avancent sur ton corps, nos premiers coups de pédales sur l’île du Nord. Notre sourire est perceptible jusqu’au moment où un camion (sans raison apparente) nous accueille d’un généreux klaxon signifiant « tasse toi de mon chemin ». C’est noté, nous serons sur nos gardes.
Passons… et revenons à notre sourire. Un peu plus loin, nous ne sommes pas les seuls à être heureux. Les enfants, les parents comme les passants rient ici et là dans le monde enchanteur de Arquitectura de Feria, une fête foraine insolite présentée lors du New Zealand Festival. Cet univers marie la ferraille et les matériaux recyclés pour créer une « grande » roue où les sièges sont des toilettes. Un carrousel permet de chevaucher de vieux vélos. Et il y a même une course cycliste miniature où l’ambiance est garantie! Le plus merveilleux avec ces sept trésors festifs ? La roue et le vélo y sont reine et roi puisque tout y est propulsé par l’énergie humaine! Ingéniosité rime bien avec vitalité, non ?
DYNAMIQUE ET CULTURELLE
Certes, depuis 1865, ma chère Wellington, tu brilles au pays et dans le monde comme la capitale de la Nouvelle-Zélande. Dans la vie de tous les jours, c’est ton dynamisme et ta diversité culturelle qui scintille ici de tous ces éclats. En 14 jours, pas une journée, pas une soirée où tu sembles complètement endormie. Il y a toujours une activité, un festival, un recoin où les notes de musiques vibrent tandis qu’un café aux odeurs délectables est prêt à être savouré. L’une de tes rues les plus branchés se nomme d’ailleurs, Cuba. On y retrouve de nombreux cafés aux noms évocateurs, Expressoholic, Cosmic ou encore celui de Fidel’s.
Dans ce même quartier, à ma grande joie, j’ai eu la chance d’assister à l’un de tes plus beaux festivals, celui de Cuba Dupa. Des rues bondées, du soleil et de la chaleur à revendre et surtout une programmation incroyable pour célébrer la fin de l’été! Cirque, danse, activités familiales, parade, arts-visuels et musique en tout genre… Je n’ai pas pu capter chacune de ces palpitations artistiques mais je garde en mémoire (physique et numérique), la magnifique prestation carnavalesque de « bloco mass jam » avec sa centaine de personnes. Pas moins de quatre caméras vidéo simultanément pour saisir cette performance. Également dans le monde des percussions, le Taiko Matsori, m’a littéralement subjugué rappelant que tu as une sœur jumelle au Japon.
RENCONTRES
Lors du festival Cuba Dupa, c’est par hasard dans la rue que j’ai eu la chance de rencontrer et de prendre en photos ton inspirante et sympathique représentante, la mairesse Celia Wade-Brown. Habituellement, c’est en vélo qu’elle se promène et c’est d’ailleurs ainsi qu’elle avait accueillie Hillary Clinton à ton aéroport lors d’une visite officielle en 2010. Toujours sur deux roues également, mon amie québécoise Lucie est tombée sous ton charme depuis plusieurs années. Depuis le début de notre aventure en Nouvelle-Zélande, Lucie nous donne de précieux conseils et c’est grâce à elle que nous avons rencontré et vécu pendant six jours chez une adorable famille américaine. Il y a Bryant, le papa super-héros (voir plus loin Weta), Olivia, la maman aux petits soins pour tous et surtout pour leur charmant bambin, Daxon âgé de 15 mois. Léo était d’ailleurs aux anges de pouvoir jouer avec lui et de découvrir tant de nouveaux jouets! Et nos premières six nuits étaient chez Daniel, un sympathique cycliste et professeur de mathématiques, rencontré sur la côte ouest de l’île du Sud. Merci à vous, hôtes de Wellington pour ce généreux accueil!
WELLYWOOD
Revenons à Bryant, le papa super héros. Je l’appelle ainsi car chaque matin, je le voyais avec un nouveau T-shirt aux célèbres effigies offerts par son beau-frère. La chose n’est pas si anodine puisque Bryant les côtoie réellement à son travail à Weta. J’ignorais que ce nom faisait référence au plus lourd insecte au monde mais aussi au groupe international créé notamment par nul-autre que Peter Jackson, le réalisateur de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Inutile de tous les nommer, les plus grands héros sont passés chez Weta Workshop (section maquillages et effets spéciaux) ou chez Weta Digital (section numérique) : Avatar, The Avengers, Rise of the Planet of the Apes, Les aventures de Tintin, le récent Batman v Superman: Dawn of Justice sans oublier bien sûr, le chouchou de Peter, King-Kong. Ma chère Wellington, tu nous en mets plein la vue!
EN CONCLUSION
Il est vrai que tes montagnes ne sont pas aussi hautes que celle de ta voisine lointaine de Rio de Janeiro, l’ancienne capitale du Brésil. Ton histoire n’est peut-être pas aussi fascinante que celle de Rome. Tes rues ne sont certainement pas aussi bondées que celles de Paris ou de Londres. Et pourtant, à mes yeux, tu fais partie des grandes de ce monde. Malgré les défis et enjeux auxquels tu dois faire face, logement et pauvreté perceptible; avec ce caractère bien à toi, tu inspires, tu charmes et tu rends les gens heureux.
Pas surprenant alors, que tu figures en 2016 au douzième rang de l’indice Mercer classifiant la meilleure qualité de vie (sur 230 villes dans le monde). Ma grande amie québécoise, Montréal, se distingue quand à elle au 23ième rang mondial.
Aujourd’hui, il est évident après tout ces mots à ton sujet que je suis tombé en amour avec toi, ma chère Wellington. Compte sur moi pour te réserver une place de choix dans mon prochain documentaire. Avec mes quelque 800 vidéos prises de jours comme de nuit, cela devrait être correct comme on dit au Québec. Merci incroyable « Te Papa Tongarewa »!
*Te Papa Tongarewa en langue Māori se traduit littéralement par la place aux trésors de cette terre.